Comptes 2024 : Un équilibre en trompe-l’œil - le recours à la fortune devient la norme

Depuis plusieurs années, le PLRF suit avec attention l’évolution des finances cantonales. Les comptes 2024 confirment un basculement préoccupant, déjà perceptible depuis quelques années : l’apparition d’un déficit structurel que seul un recours croissant à la fortune permet encore de masquer. Le solde positif d’un million de francs n’est en réalité qu’illusoire, car obtenu grâce à des prélèvements sur des provisions (notamment celle liée à la BNS) et à la mobilisation progressive de la fortune accumulée au fil des ans.

Alors que les revenus dépassent légèrement les prévisions grâce à une fiscalité performante (+2,5 % pour les revenus fiscaux), les charges continuent de croître plus rapidement encore. La masse salariale de l’État atteint 1,522 milliard de francs, dépassant le budget de 11,9 millions. Cette tendance haussière persiste, principalement dans l’enseignement (hausse de 226 EPT).

Le PLRF constate que le pilotage du personnel est déficient, d’une part parce que le budget alloué n’est pas respecté, d’autre part en raison de l’explosion du nombre d’heures supplémentaires. Une telle situation est difficile à comprendre. En outre, dans l’objectif de réduire les charges, le PLRF souhaite qu’une réforme soit engagée dans le domaine de la formation postobligatoire : la seule évolution démographique ne suffit pas à justifier une telle hausse des coûts. Le PLRF appelle une nouvelle fois le Conseil d’Etat à freiner l’expansion de l’administration et à maîtriser les charges de fonctionnement. Il est urgent d’agir, avant que les conséquences financières ne deviennent ingérables et les mesures à prendre insupportables.

Malgré une conjoncture favorable, le degré d’autofinancement tombe à 66,8 %, bien en dessous de la norme de 80 % que le canton devrait viser. Cela signifie que les investissements – qui atteignent un volume record de 289,5 millions de francs – sont de plus en plus financés à crédit, alors même que la fortune cantonale fond rapidement : elle a été divisée par deux en six ans.

Le PLRF salue toutefois l’effort d’investissement dans les infrastructures, qu’il appelle de ses vœux depuis longtemps. Mais il insiste : sans un pilotage rigoureux des projets, ces dépenses peuvent générer des dérapages coûteux. Il conviendra d’en tirer toutes les conséquences si de nouvelles dérives devaient survenir.

Enfin, le PLRF appelle le Conseil d’Etat à faire preuve de courage politique. Le programme d’assainissement annoncé est indispensable : il devra être ambitieux, centré sur les économies de fonctionnement, et non sur de nouvelles hausses d’impôts. Les Fribourgeoises et Fribourgeois paient déjà suffisamment. Il est temps d’offrir une gestion durable et responsable, conforme à l’intérêt général.

Contacts :

  • Alexandre Vonlanthen, président PLRF : 079 600 92 48
  • Claude Brodard, député : 079 420 16 72
  • Savio Michellod, secrétaire général PLRF : 079 793 48 65